« Rendre possible ce qui est utile aux clients » Entretien avec Robert Reiss
Depuis quatre mois, Robert Reiss est le grand manager du développement et de la technologie chez BiCA AG. L’ingénieur d’affaires se retrouve donc à la tête de la R & D de l’entreprise. Après avoir travaillé jusqu’en 2008 comme consultant senior chez BiCA, l’Autrichien s’est familiarisé avec le développement de logiciels pour le secteur du commerce de détail et des carburants. Pour notre blog, Robert a répondu à sept questions.
Quel effet cela fait de revenir chez BiCA au bout de treize ans ?
Je ne suis plus le consultant d’avant. Et BiCA a aussi bien évolué. Je me trouve dans un environnement bien plus porteur d’innovations et beaucoup plus agile qu’avant. Nixdorf, c’est sûr, c’est une grosse boîte. On peut faire pas mal de choses là-bas mais la mise en œuvre de nouveaux projets prend toujours beaucoup de temps. Ici, par contre, les nouvelles évolutions sont vite mises en place. En clair : je peux maintenant vraiment mettre en place une démarche agile.
Est-ce que cela signifie une augmentation des cadences pour tout le monde ?
Bien au contraire. Nous travaillons de plus en plus avec des prototypes et organisons régulièrement des revues de projet avec les clients. Au final, les attentes et l’état du marché peuvent évoluer pendant la période de développement. Plus nous avons le retour d’information tôt, plus nous pouvons travailler en toute flexibilité. Et en définitive, nous somme plus cool dans notre travail.
Comment s’intègre ta conception des technologies dans les projets de l’entreprise ?
Les deux se complètent. Notre société est gérée par ses propriétaires et les voies hiérarchiques sont courtes. Je connais les objectifs dans les grandes lignes, je comprends la stratégie et la mets en place selon une feuille de route, avec la technologie adaptée. Ce qui est important, ce n’est pas de se faire plaisir avec la technique. Ce qu’il faut, c’est faire tout son possible pour répondre aux exigences des clients et mettre en place ce qui est utile au plus grand nombre d’usagers.
En matière de technologie, l’offre est de plus en plus complexe. Comment peut-on, de nos jours, garder le rythme avec tous ces développements ?
Cela fait partie de mon travail : garder les oreilles et les yeux grands ouverts. Et faire la différence entre ce qui relève du simple buzz et ce qui peut être une vraie opportunité. Je me documente beaucoup sur les technologies du futur. Notre équipe de la Silicon Valley nous fournit aussi pas mal d’informations. Avec elle, nous pouvons d’ailleurs tester de façon concrète les outils et méthodes qui nous feront avancer.
Qu’est-ce que cela fait pour un Autrichien de vivre en Allemagne, travailler pour une société suisse et discuter régulièrement avec Palo Alto ?
(Rires) Par le passé, il m’est souvent arrivé de bouger sur presque tous les continents. Cela renforce la prise de conscience des différences entre les mentalités et les particularités nationales. Point positif : quand je parle avec mon accent autrichien, mes interlocuteurs se sentent un peu en vacances.
Regardons dans notre boule de cristal : à quoi ressemblera la station-service du futur d’ici dix ans ?
Ce qui est certain, c’est que l’électromobilité va impacter les stations-service. Il suffit de regarder en Scandinavie : là-bas, ils sont en avance sur l’Allemagne. Je table sur des « hubs ». Déjà, le terme « station-service » n’est plus d’actualité. Il y aura quelque part encore deux pompes avec du carburant fossile. Mais dans ce hub, on ne gagnera pas d’argent avec le plein. Il s’agira d’amener les clients pendant 20 à 30 minutes dans la boutique. Et là, un restaurant, ça pourrait être une bonne idée.
D’un autre côté, la recharge électrique ne sera pas non plus une exclusivité du hub.
C’est une certitude. Même les gros détaillants vont développer de nouveaux concepts qui associeront le parking avec des propositions de recharge par exemple. Il y aura aussi des offres promotionnelles. La question reste toujours la même : comment vais-je occuper le client pendant que son véhicule est en train de charger ?Que fais-tu pendant tes loisirs ?
Nous avons fait le choix, avec ma famille, de vivre à la campagne. Je prends beaucoup de temps pour la lecture. Pendant la pandémie, nous en avons profité pour découvrir la région aux alentours de Gütersloh et pour cultiver notre jardin. Des vacances avec le masque, très peu pour nous.